Ancien et nouveau monastère de Philosophos

Le complexe est l’un des monuments de pèlerinage et monastiques les plus importants du Péloponnèse. Il fut construit dans l’une des zones les plus difficiles d’accès et les plus imposantes des gorges de Lousios. L’ancien monastère de Philosophos est un édifice impressionnant. Fondé par Ioannis Lampardopoulos, son nom est directement lié à la personnalité de celui qu’on surnommait le « philosophe » et il devint un brillant centre spirituel. On dit même qu'une école secrète y opérait.

Photos

+ 5

Le monastère de Philosophos se trouve à Monopori, dans l'une des parties les plus difficiles d’accès et les plus imposantes des gorges de Lousios. Il se compose de deux complexes distincts : L'Ancien monastère (en contrebas) et le Nouveau monastère (plus haut), qui sont reliés par un chemin. Il accueille un pèlerinage, parmi les plus importants du Péloponnèse. 

L'histoire commence avec l’ancien monastère, fondé entre 963 et 967, sous le règne de l’empereur de Byzance, Nicéphore II Phocas. Celui-ci avait noué des liens étroits avec l'un de ses hauts fonctionnaires les plus fiables, les plus importants et les plus instruits, Ioannis Lampardopoulos, originaire de Dimitsana. Ce dernier portait le surnom de « Philosophe », probablement parce qu'il détenait le titre de professeur d'Université de l'époque. Après la fin de son mandat, Lampardopoulos semble avoir décidé de se retirer du monde civil pour devenir moine, mais aussi pour contribuer à l'éducation de la population de son pays. C'est ainsi qu'il fonda le monastère de Filosofou et son école sacerdotale. 

Bien que peu de sources en font mention jusqu'en 1624, il semble que le monastère ait prospéré et soit devenu un brillant centre spirituel du Péloponnèse. Il abritait une bibliothèque contenant d'importants manuscrits du XIIe siècle, dont certains ont été préservés et sont conservés à la Bibliothèque nationale d'Athènes. De nombreux hiérarques et érudits sont issus de la grande école sacerdotale du monastère. La tradition populaire reconnaît l’importante contribution du monastère, qualifié d’école secrète, implantée dans une région dominée par les catholiques. C'est là que les enfants des chrétiens de la région qui, fuyant les incursions turques, trouvaient refuge dans les ermitages disséminés dans les gorges de Lousios, apprenaient à lire. 

Selon les historiens, l'ancien monastère de Philosophos a connu son apogée au XVIIe siècle, alors qu’il était à la tête d’un important domaine, de biens immobiliers, de champs, etc. À la fin de ce siècle, cependant, vinrent des temps plus difficiles, probablement dus au manque d'espace et à l'inaccessibilité du site où il était construit. Les moines décidèrent d'en construire un nouveau, un peu plus au nord. 
Son catholicon fut fondé en 1691 et en 1693 il fut décoré de fresques d'un art exceptionnel. Le nouveau monastère a continué à faire bénéficier la région de son œuvre spirituelle, son école étant transférée, en 1764, à Dimitsana. Elle devin alors l'école grecque de Dimitsana.
Après diverses péripéties, l’an 1834 marqua le début de son déclin. En 1922, par décret royal, il devient «metochi» du monastère de Timios Prodromos. Grâce au département de restauration des monuments byzantins et post-byzantins du ministère de la Culture, le nouveau monastère de Philosophos a été rénové et restauré. Le bâtiment de trois étages de l’unité résidentielle, que l’on appelle la tour, fut construit en 1700. Son catholicon abrite une magnifique iconostase en bois sculpté exposant des icônes d'un art exceptionnel. 

De Nea, se rendre vers l’ancien monastère par le sentier qui vous permettra d’admirer le paysage du ravin de Lousios. Bien qu'en ruines, le monument aux allures de forteresse reste impressionnant, ne faisant qu'un avec les rochers imposants. Le renfoncement rocheux où il a été construit mesure 128 m de long mais sa largeur varie de 8 m à 50 cm. Ses murailles défensives étaient dotées de trappes, d’ouvertures et d’escaliers. Elles soutenaient les bâtiments et rendaient le monastère presque imprenable. Les cellules et les dépendances avaient deux étages, mais elles sont aujourd'hui en ruines. Le catholicon du Xe siècle a été préservé en assez bon état, église de plan cruciforme surmontée d’une coupole octogonale, autrefois ornée d'hagiographies. Elle est dédiée à la Dormition de la Vierge. La coupole et certaines parties de la maçonnerie présentent une élégante décoration en céramique. À côté se trouve l'ossuaire. 

Tél. : 27950 81447.

Emplacement

Trouvez votre destination sur la carte interactive ci-dessous.