L’ancienne Messène

Ne quittez pas la région sans avoir visité le parc archéologique de l'ancienne Messène. Il abrite l’une des cités les mieux conservées et les plus importantes de l’Antiquité. Les pièces découvertes lors des fouilles attestent de son ampleur et son importance sur le plan politique, culturel, religieux, économique et social.

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L'ancienne Messène tire son nom de la mythique Messènè, fille de Triopas, roi d’Argos. Le parc archéologique, aujourd’hui ouvert aux visiteurs, abrite l’une des villes de l’Antiquité les mieux conservées et les plus importantes. Les pièces découvertes lors des fouilles attestent de son ampleur et son importance sur le plan politique, culturel, religieux, économique et social, y compris après la domination romaine (146 ap. J.-C.). 

La cité fut construite en 369 avant J.-C. par le général thébain Epaminondas, après avoir vaincu les Spartiates à la bataille de Leuctres et envahi la Laconie. Le choix du lieu était motivé par sa situation géographique, dominée par le mont Ithômé qui lui assurait une fortification naturelle. Ses murailles, attestant d’un véritable art de la fortification, mesurait 9 km de long, sur près de 3 m d'épaisseur. Il entourait la ville ainsi que la montagne où se trouvaient les sanctuaires de Zeus Ithomatas (IXe-VIIIe siècle avant J.-C.), d'Artémis Limnatis et d'Ilithye (IIIe-IIe siècle avant J.-C.). Par intervalles, la muraille était dotée de tours fortes à un étage et de créneaux. Aujourd'hui, quatre portes sont conservées, la principale étant la porte Arcadienne qui fait toujours partie du réseau routier. Elle était l'une des deux grandes portes qui menait à l'Arcadie. La seconde, la porte Laconienne, n'a pas été conservée. 

La porte Arcadienne était un symbole de pouvoir et un exemple de technique de haute fortification ; elle suscita en effet l'admiration du périégète Pausanias et des premiers voyageurs européens qui se rendirent sur les lieux. La cité est de forme circulaire, avec un large espace libre en son centre, dotée de deux entrées : une double entrée interne et une externe. La première menait à une voie pavée en direction de l'agora, et l’entrée extérieure à une voie qui aboutissait à la capitale arcadienne, Mégalopolis. L'entrée extérieure est encadrée par deux tours de protection carrées en contact avec la structure principale, qui présente un plan circulaire. Des stèles hermaïques se dressent à l'intérieur, le dieu Hermès étant également le protecteur des portes (Hermès Propylaios). Pausanias fait d’ailleurs mention de ces stèles. À l'extérieur de la porte Arcadienne, des monuments funéraires ont été découverts, qui étaient utilisés aux IIe, IIIe et IVe siècles ap. J.-C. pour l'enterrement des familles éminentes de la ville. (Certains textes sont issus du site odysseus.culture.gr). 

Au sein de la cité, des monuments publics et religieux sont conservés, dont beaucoup ont été restaurés. 

On y distingue :

Le sanctuaire de Asclépiéion (IIIe - IIe siècle avant J.-C.) qui abrite le temple dorique d'Asclépios. 

Une série de bâtiments monumentaux restaurés, comme l'Ekklesiasterion-Odéon, le Bouleutérion, le Théâtre, la Fontaine Arsinoé, l'Agora, le Stade et le Gymnase. 

Un vaste ensemble de monuments funéraires et de hérôons, tel le mausolée monumental restauré des Saithides (Ier siècle avant J.-C.-Ier siècle après J.-C.). 

De luxueuses demeures romaines aux sols en mosaïque (statues, inscriptions et autres découvertes des fouilles sont exposées au Musée archéologique). 

LES MONUMENTS ECCLÉSIASTIQUES 
La région est mentionnée dans divers écrits sous le nom de Messène jusqu'au VIIIe siècle, puis sous l’appellation de Volkano (ou Voulkano). Une corrélation a été établie avec l'action de saint Nicolas le Pénitent, qui au Xe siècle entrepris de christianiser les tribus slaves qui y vivaient.  
On considère en effet que ses efforts ont mené à la construction d'une série d'églises dans la région de l'arrière-pays messénien et des temples conservés à Mavrommati : Agios Ioannis Riganas au sein du le village, église Frangoklissi dans le site archéologique de l'ancienne Messène, l'église de Kouke près de l'entrée du site archéologique et l'église de Porti près de la porte Arcadienne. Ces temples, ainsi qu'un groupe d'autres monuments, sont considérés comme ayant été construits à la fin du Xe et au XIe siècle.

 L'ancien monastère de Voulkano, dédié à la Dormition de la Vierge, est un point de référence pour la région. Il est situé au sommet du mont Ithômé, à l'endroit où se trouvait l'ancien sanctuaire de Zeus Ithomatas. De nombreux matériaux de construction anatiques ont été utilisés pour la construction du catholicon. Ses fresques sont des œuvres des frères Moschos, datées de 1608. 

Des fouilles systématiques ont été entreprises dans la région en 1895 par Thémistocle Sofoulis et se sont poursuivies en 1909 et 1925, menées par Georgios Oikonomos. Par la suite, Anastasios Orlandos mena des fouilles dans la région jusqu’en 1974. Depuis 1986 et jusqu'à aujourd'hui, Petros Themelis et ses confrères ont été chargés des fouilles. Le professeur a voué sa vie aux fouilles, à la restauration des monuments et au développement global du parc archéologique. 

Textes du site Internet de l'Éphorie des Antiquités de Messénie et du site officiel de la Municipalité de Messénie. 

Saviez-vous

Le stade restauré de l'ancienne Messène a été inauguré en août 2009 avec un grand concert de Marios Frangoulis. Des événements continuent d'y être organisés, de même qu’au Théâtre. 

Le parc archéologique s'étend sur 40 hectares. Des panneaux indiquent l’itinéraire à suivre, et vous y trouverez du matériel d’information ainsi que des auvents.

Pour une visite complète, compter environ 3 heures.

Emplacement

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