Le sanctuaire d’Asclépios d’Épidaure, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988, était réputé dans tout le monde antique et romain. Il s’agissait d’un centre de soins holistiques, alliant des thérapies pour l’âme et pour le corps. Le site archéologique regroupe des monuments importants, tels que le célèbre théâtre antique d’Épidaure.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988, l’Asclépios d’Épidaure est le plus ancien sanctuaire thérapeutique organisé connu. Il jouissait d’une grande notoriété dans le monde antique grec et romain. Les quelque 70 monuments qui composent le site archéologique sont considérés comme des chefs-d’œuvre de l’art grec ancien. Nombre d’entre eux, ainsi que des découvertes plus modestes, ont fourni aux chercheurs un grand nombre d’informations sur la manière dont la médecine était pratiquée dans l’Antiquité. C’est ici que la guérison fondée sur la foi a commencé à fusionner avec une pratique qui se rapproche de la médecine que nous connaissons aujourd’hui : une science qui a évolué grâce aux prêtres qui servaient le dieu Asclépios. Les propriétés curatives de l’eau qui jaillit des nombreuses sources de la région ont joué un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’Asclépios au fil des siècles.
Les poètes grecs Homère et Hésiode décrivent Asclépios non pas comme un dieu, mais comme un médecin mortel particulièrement compétent. À l’époque préclassique, les hommes sont confrontés à leur condition de mortels, en opposition avec l’immortalité des dieux. Aussi, ils cherchent à vaincre la maladie, ce qui a donné naissance au symbolisme mythique du guérisseur devenant un dieu.
Le culte et les pratiques d’Asclépios se sont répandus dans tout le bassin méditerranéen. De l’Asie Mineure à l’Afrique et à la Méditerranée occidentale (dont Athènes, le Pirée, Rome, etc.) ce sont au moins 200 centres thermaux qui semblent avoir été directement ou indirectement fondés par le célèbre sanctuaire thérapeutique d’Épidaure.
L’histoire d’Asclépios en un coup d’œil
Le culte de la santé à Épidaure a débuté sur le mont Kynortion au 16e siècle avant Jésus-Christ. À l’époque mycénienne, une divinité féminine associée à la guérison y était vénérée. Le premier sanctuaire construit sur les vestiges d’un établissement de l’âge du bronze ancien et moyen (2800-1800 avant J.-C.) lui était dédié. Il a été conservé jusqu’au 11e siècle avant J.-C. Vers 800 avant J.-C., il a été remplacé par un autel-sanctuaire près des sources, où l’on glorifiait Apollon Maléata. On lui attribuait des pouvoirs thérapeutiques et on le qualifiait même de médecin. La divinité était adorée lors d’un « repas commun » qu’elle emportait avec elle, avec des sacrifices et la communion de la nourriture sacrée. Le processus était appelé « théoxénie » (hospitalité du dieu). Le rituel originel est resté en vigueur au sein du sanctuaire au cours du premier millénaire avant Jésus-Christ. Il acquit une telle renommée que les espaces et bâtiments existants devinrent insuffisants pour abriter les cérémonies et autres rituels. Au cours des 8e-7e siècles avant J.-C., le culte fut donc déplacé en plaine. Un second sanctuaire y a été construit, fonctionnant de manière simultanée avec l’ancien sanctuaire.
Dans le nouveau sanctuaire, le guérisseur Apollon était associé à Asclépios, considéré par la mythologie comme le fils d’Apollon et de Coronis, petite-fille de Malos, qui était roi d’Épidaure. Le culte d’Asclépios, dieu guérisseur, a été instauré au VIe siècle avant Jésus-Christ. Son animal sacré était le serpent et il était chtonien, c’est-à-dire qu’il guérissait par la terre.
Au cours des IVe et IIIe siècles avant J.-C., le sanctuaire d’Asclépios était célèbre et riche. C’est à cette époque qu’un vaste programme de construction a été mis en œuvre, tant dans le sanctuaire de la plaine que dans le sanctuaire sur la montagne. Le temple du dieu, l’abaton, la tholos, le théâtre, les salles de restauration, le katagogéion (logements des pèlerins) et le stade ont tous été construits à cette époque. Dans le théâtre et le stade, des pièces de théâtre et des jeux athlétiques étaient organisés lors des grandes fêtes en l’honneur d’Asclépios.
Après la période de grande destruction causée par Syllas et les pirates ciliciens (1er siècle avant J.-C.), l’Asclépios a de nouveau prospéré à l’époque impériale. Dans la seconde moitié du 2e siècle après J.-C., le sénateur romain Antonin a financé l’ajout de nouveaux bâtiments. À cette époque, le voyageur Pausanias le Périégète passa par Épidaure et décrivit les monuments en détail.
Les deux siècles suivants ont été marqués par des invasions dévastatrices, notamment celle des Goths (267 après J.-C.), mais au milieu du 4e siècle après J.-C., la zone fut remaniée selon les normes romaines. Le culte s’est poursuivi même après l’interdiction officielle de l’ancienne religion en 426 après Jésus-Christ. Le site a finalement été abandonné après les importants tremblements de terre de 522 et 551 apr. J.-C.
Alors, à quoi ressemblait l’Asclépios lorsqu’il était un sanctuaire florissant et actif, connu partout dans le monde grec et romain ? Tout d’abord, vous remarquerez les nombreuses sources d’eaux curatives présentes à proximité du temple. Ensuite, vous serez impressionné par le propylée (l’entrée) et par l’ensemble du site avec ses logements, ses bâtiments hospitaliers, ses thermes, sa salle des banquets, son stade et, bien sûr, son célèbre théâtre. Le temple avait une approche holistique de la guérison et, avant d’être admis dans l’enceinte sacrée, il fallait suivre un processus de purification consistait en un jeûne, un bain dans les thermes d’Asclépios et des sacrifices. La préparation et le traitement consistaient également à faire de l’exercice, à assister à des spectacles de théâtre (thérapie par le théâtre) et à des jeux dans le stade et à lire à la bibliothèque. Lorsque la personne était considérée comme prête à être guérie, elle suivant la Voie sacrée jusqu’au temple, où se trouvait la statue d’Asclépios en or et en ivoire.
Le processus de guérison proprement dit se déroulait dans l’abaton, le sanctuaire le plus intime, dont l’accès était interdit aux patients tant qu’ils n’étaient pas correctement préparés et purifiés. Les prêtres, peut-être par le pouvoir de la suggestion, plongeaient alors le patient dans le « sommeil du temple », c’est-à-dire dans un sommeil considéré comme une sorte de mort. Pendant ce sommeil au temple, si tout se passait bien, le dieu rendait visite au patient et le guérissait, ou indiquait aux prêtres les préparations à administrer.
Dans le sanctuaire d’Asclépios, de nombreuses offrandes votives étaient représentées avec les membres guéris des patients. Il semble toutefois que les prêtres ne se contentaient pas d’administrer les remèdes indiqués par le dieu, mais qu’ils intervenaient également dans le traitement prescrivaient des régimes alimentaires spéciaux. D’après les sources relatant l’histoire de certains miracles, l’aide humaine et même le recours à la chirurgie sont évidents. Des instruments médicaux et des pots à pharmacie ont été découverts lors des fouilles.
Découvrez les monuments du site archéologique.
Saviez-vous
Dans l’Antiquité, il fallait 4 heures pour aller de la ville balnéaire d’Épidaure (Ancienne-Épidaure) au sanctuaire d’Asclépios.
Ancienne-Épidaure, ou Paleá Epídavros, se trouve à environ 140 km d’Athènes.
Tél. : +30 27530 22009.
Horaires d’été (du 1er mai au 31 août) : De 8 h 00 à 20 h 00.
Pour les autres périodes, voir ici
L’Asclépiéion d'Épidaure - Les monuments
Le sanctuaire, l'abaton, la tholos, le théâtre, l’hestiatorion (ou restaurant d’apparat), le katagogeion (hôtellerie), le stade. Les quelque 70 monuments qui composent le site archéologique d’Épidaure sont considérés comme des chefs-d’œuvre de l’art grec antique. Beaucoup d’entre eux, ainsi que les objets qui y furent découverts, ont fourni aux chercheurs de nombreuses informations sur la façon dont la médecine était pratiquée dans l’Antiquité.
Les sanctuaires sont au nombre de deux : Le sanctuaire d’Apollon Maléatas et le sanctuaire d’Asclépios
Ce que vous verrez à l’Asclépion :
L’Abaton et le sanctuaire dédié au dieu. Le portique de l’Abaton remonte au IVe siècle avant J.-C. Sa façade était ornée de 31 colonnes ioniques reliées par des balustrades en pierre.
Le temple d'Asclépios fut le premier et principal bâtiment édifié dans le cadre d’un important programme de construction (380 à 370 avant J.-C.) dans la région. Il était doté de colonnes doriques et d’une colonnade corinthienne intérieure au milieu de laquelle trônait la statue chryséléphantine d'Asclépios, tenant un bâton dans une main et un serpent dans l'autre. Décrite par le voyageur Pausanias, elle est l'œuvre du sculpteur Thrasymède.
L’extérieur du temple était orné de riches décorations et sur ses frontons étaient représentées des scènes sur différents thèmes, tels que la chute de Troie et la bataille des Amazones.
La Tholos (ou thymélée), qui devait être la résidence souterraine du dieu et est considéré comme le bâtiment circulaire le plus parfait de l'architecture grecque antique. Le bâtiment à péristyle circulaire fur construit entre 365 et 335 av. J.-C.
Le restaurant d'apparat (fin du IVe - début IIIe siècle avant J.-C.) qui se distingue grâce à ses propylées monumentales, restaurées, qui comportait six colonnes. Il s’élevait autour d'une cour péristyle et des repas rituels s'y déroulaient - puisque le culte exigeait la tenue de dîners en présence des pèlerins.
Bâtiments construits pour les besoins des Asclépieia, les jeux inaugurés au IVe siècle av. J.-c. et qui furent par la suite organisés dans toute la Grèce.
Un grand hôtel - le katagogeion, (fin du IVe - début du IIIe siècle avant J.-C.), avec 160 chambres pour l'hébergement des patients et de leurs accompagnants. Les vestiges des bains sont préservés.
La palestre, le gymnase, l’odéon et le stade où se déroulaient les jeux en l'honneur d'Asclépios (restauré).
Le célèbre théâtre, créé pour combiner le traitement du corps à celui de l'âme à travers la dramathérapie. Comme nous le savons tous, il est le modèle ultime du théâtre grec, unique par son harmonie avec l'espace environnant, son acoustique et ses sublimes proportions.
Vous pourrez admirer, dans le sanctuaire d'Apollon Maléatas : le temple des Muses, la résidence des prêtres, l'autel classique d'Apollon Maléatas qui a été restauré et la grande muraille.
Voir les monuments en détail sur le site Internet du ministère de la Culture, d'où nous avons également extrait certaines informations).
Découvrez l’histoire de l’Asclépiéion.
FOUILLES - RECONSTRUCTION
Lorsqu’il fut découvert, le site archéologique d’Épidaure n’était qu’un champ de ruines sans relief. En cherchant à lui rendre sa troisième dimension, la hauteur, les équipes d'experts ont sélectionné des bâtiments qui ont subi, et continuent de subir, des travaux de restauration et de reconstruction. Il s'agit du portique de l’abaton, du restaurant d’apparat avec les emblématiques propylées et la tholos, ainsi que de quelques monuments du sanctuaire d'Apollon Maléatas. D'importants projets de restauration sur plusieurs années ont été mis en œuvre dans le théâtre.
De nombreuses parties architecturales des bâtiments sont visibles au musée archéologique d'Épidaure, ainsi que des sculptures et des répliques en plâtre de statues, exposées au Musée archéologique national.
Au fil des ans, un important projet d'études, d'entretien, de restauration et de configuration des deux sanctuaires a été mis en œuvre.
Les premières investigations dans l'Asclépiéion d'Épidaure ont été réalisées par la Mission scientifique française du Péloponnèse en 1829. Des fouilles systématiques ont été menées par P. Kavvadias, sous les auspices de la Société archéologique d'Athènes en 1870-1926, révélant les monuments les plus importants du sanctuaire. Des fouilles limitées ont été réalisées par l'École française d'Athènes et le Service archéologique mené par I. Papadimitriou en 1948-1951. En 1954-1963, les premiers travaux de restauration du théâtre furent réalisés par A. Orlandos.
A partir de 1974, la Société Archéologique reprit les fouilles sous la direction de V. Lambrinoudakis au sanctuaire d'Apollon Maléatas. Des projets de conservation et de mise en valeur des monuments des deux sanctuaires ont été réalisés par l'équipe interdisciplinaire créée par le ministère de la Culture en 1984, renommée Commission pour la préservation des monuments d'Épidaure. Les fouilles se poursuivent, notamment dans la zone de la tholos. (Texte issu de odysseus.culture.gr).
En savoir plus sur le Musée archéologique d’Épidaure.
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