Le théâtre antique d'Epidaure

En tant que pôle d'attraction culturel intemporel, le festival d'Épidaure attire dans son théâtre antique, chaque été depuis de nombreuses décennies, une foule de spectateurs. Il est réputé pour son acoustique et ses proportions inégalées.

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Depuis 1988, le théâtre antique d'Épidaure, ainsi que l'Asclépion, est inscrit sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO. Conformément à la tradition, conservée intacte depuis 1955, sa scène accueille des représentations uniques en leur genre. Les spectateurs, venus du monde entier, ont ainsi l’occasion de s’initier à la « Psychagogie » dans son sens le plus authentique.

« L’accompagnement de l'âme » : Là est la véritable fonction du théâtre construit à l'extrémité sud-est de l'Asclépion d'Épidaure, l'un des plus importants de l'Antiquité, qui a toujours bénéficié d’un important rayonnement. L’opinion dominante des experts est que le théâtre fut construit en deux phases : au IVe siècle avant J.-C., au cours duquel de nombreux travaux de construction eurent lieu dans l’enceinte du sanctuaire d'Asclépios, puis au milieu du IIe siècle avant J.-C.

Le théâtre, dont les proportions parfaite s’intègrent avec harmonie au paysage environnant, est le monument le mieux conservé du site archéologique. Il possède une excellente acoustique grâce à son ingénieuse conception, qui impressionna grandement le voyageur Pausanias lors de sa visite, au milieu du IIe siècle. 

Dans l’Antiquité, les compétitions dramatiques, ainsi que les compétitions sportives, faisaient partie des événements cultuels organisés en l’honneur d’Asclépios. Le théâtre, qui avait une capacité de 12 000 spectateurs, a conservé la structure caractéristique des théâtres hellénistiques et aucune intervention ne fut réalisée au cours de la seconde moitié du IIe siècle, lorsque les Romains ajoutèrent de nouveaux bâtiments à l'Asclépios, ni au milieu du IVe siècle lors de la réorganisation de l’espace.  

Les gradins - ou koïlon -, au contour légèrement elliptique, épousent la forme du versant du mont Kynortio et est composé de deux parties séparées par un couloir périphérique. L'orchestre parfaitement circulaire a un diamètre de 19,5 m. Le bâtiment de la scène, de forme allongée, était attenant à l'orchestra. Il se composait de deux parties : l'avant-scène surélevée, dotée d’une façade ionique, et la skènè à deux étages devant laquelle se trouvaient de grandes ouvertures destinées à l’installation du décor peint. 

Le culte à Asclépios et les représentations théâtrales ont perduré, même après que Théodose le Grand interdise le culte antique, en 426 après J.-C. 

Le site fut définitivement abandonné après les tremblements de terre dévastateurs de 522 et 551 après J.-C. Durant les occupations vénitiennes et turques, de nombreux pillages eurent lieu. 

En 1881, la Société archéologique d’Athènes entreprit des fouilles. S’il ne restait que des ruines du bâtiment de la scène, les gradins étaient demeurés en bon état. D’importants travaux furent ensuite effectués, pendant de nombreuses années. 

Au début du XXe siècle, le mouvement pour le renouveau du théâtre antique fit son apparition en Grèce (avec les fêtes de Delphes organisés par le couple Sikelianos) et le Théâtre National fut fondé. La priorité immédiate était d’utiliser les théâtres antiques, y compris celui d’Épidaure, à des fins culturelles et économiques. 

Le théâtre a pris sa forme actuelle grâce aux opérations de restauration successives menées par l’archéologue P. Kavvadias, l’académicien A. Orlandos (1954-63) et, à partir de 1988, par le Comité de conservation des monuments d'Épidaure, sous l’égide du ministère de l'Éducation et de la Culture. 

Apprenez-en plus sur les représentations au théâtre antique d'Épidaure. 

Saviez-vous

Phénomène mondialement connu, l'acoustique du théâtre d'Épidaure est si parfaite que les spectateurs assis dans les gradins supérieurs peuvent entendre même le murmure des acteurs depuis la scène et l’orchestra. 

Voir également les informations sur le Musée Archéologique d'Epidaure. 
*Sources des textes : Festival d’Athènes-Épidaure. 

Les représentations au théâtre d’Épidaure 

Depuis les années 1935, date de présentation du premier événement officiel, jusqu'à aujourd'hui, les représentations du théâtre d'Épidaure ne cessent d’attirer l'attention du public. Le programme estival du Festival d'Épidaure continue de rassembler des milliers de visiteurs du monde entier.

Il est impossible de résumer en quelques mots l’histoire contemporaine du théâtre d’Épidaure. Ce lieu unique accueille des représentations de grande importance dans de multiples domaines, que ce soit le théâtre antique, les concerts de musique symphonique, les représentations d'opéra et de danse, etc. Toutes portent la signature d'artistes grecs et étrangers de grande renommée.  

Deux des premières représentations qui y eurent lieu restent indélébiles dans l’histoire culturelle du théâtre d’Épidaure : La Norma de Bellini (1960) par l'Opéra national et Médée de Cherubini (1961) mis en scène par Alexis Minotis avec décors et costumes de Yiannis Tsarouchis. Ces deux opéras avaient pour protagoniste la célèbre soprano grecque, Maria Callas. 

Quelques années auparavant, en 1935, le premier événement officiel avait été présenté au théâtre d'Épidaure avec l'Orchestre Symphonique du Conservatoire d'Athènes sous la direction de Dimitris Mitropoulos. En 1938, Dimitris Rontiris met en scène la première représentation de théâtre antique : Il s'agissait de l'Électre de Sophocle, avec Katina Paxinou et la pièce fut jouée sans décors, costumes ou lumières. Les médias de l'époque qualifièrent cette représentation de « saint pèlerinage ».

Le « Festival d'Épidaure » fut créé au cours de l’été 1955, coïncidant avec l’ouverture officielle du Festival d'Athènes. Les deux institutions ont alors fusionné. 
En 1957, le théâtre accueille pour la première fois une comédie d’Aristophane.

Jusqu'en 1975, les représentations étaient exclusivement produites par le Théâtre National. 

Par la suite, et encore de nos jours, le théâtre accueille des représentations d'autres organisations théâtrales de Grèce et de l'étranger. Ainsi, des pièces de Shakespeare, des tragédies antique, des opéras, des ballets, etc. sont ainsi présentés dans le cadre du festival.

Parmi les acteurs, metteurs en scène, scénographes et musiciens qui ont excellé à Epidaure figurent : 
>Le couple Alexis Minotis et Katinas Paxinou, Eleni Papadakis, Anna Synodinou, Manos Katrakis, Irène Papas, Alexis Solomos, Karolos Koun, Nikos Kourkoulos, Spyros Evangelatos, Yannis Tsarouchis, Melina Mercouri, Andreas Voutsinas, Michalis Kakogiannis, Alekos Alexandrakis, Jenny Karezi et Kostas Kazakos, Aliki Vougiouklaki, Manos Hatzidakis, Dimitris Mitropoulos, Karyophilia Karabeti, Yiannis Houvardas et bien d’autres encore. 

>L’illustre metteur en scène Sir Peter Hall a dirigé de nombreuses représentations à Épidaure, dès 1982. >Parmi les artistes étrangers apparus à Épidaure on citera, entre autres, Gérard Depardieu, Isabella Rossellini, José Carreras, Montserrat Caballé, Maurice Béjart et bien d'autres encore. 

Saviez-vous

Les spectateurs et les critiques n’ont pas toujours été d'accord avec les performances avant-gardistes présentées à Epidaure. Les uns et les autres n’hésitent pas, encore aujourd’hui, à formuler d’âpres critiques à l’adresse des différents auteurs. « Les oiseaux », œuvre montée par Karolos Koun, a même été accueillie par les huées du public, en 1959.

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